Le Grand Palais offre le plus beau cadeau esthétique de cette fin d’année : l’exposition Edward Hopper
jusqu’au 28 janvier 2013. On n’est d’ailleurs loin d’être les seuls à
relayer l’information. Mais il faut avouer qu’elle constitue l’événement
le plus important de cette rentrée. Pour la première fois en France le
plasticien est l’objet d’une grande rétrospective.
La
présentation repose sur deux chapitres distincts qui retracent
l’évolution créative de ce théologien de la lumière dans le sillage des
pères fondateurs, comme Thomas Eakins ou son mentor Robert Henri. Le
Grand Palais a voulu éviter de se restreindre à 1924, l'année de sa
reconnaissance artistique marquée par ses aquarelles, réalisées d'après
les maisons néo-victoriennes de la Nouvelle-Angleterre. La rétrospective
lève le voile sur une période plus obscure où le peintre fut contraint
de faire de l’illustration commerciale pour survivre. L’exposition a
fait le choix de l'exhaustif et ce n'est pas pour nous déplaire.
Au
croisement de l’impressionnisme et d’un réalisme proche de la
photographie, l’œuvre d’Edward Hopper construit une mythologie
américaine à références multiples. On palpe de l’Ernest Hemingway –
auteur qu’il admirait -, de l'Emerson et du Van Gogh, dans NightHawks notamment.
A l'inverse, on observe comment la peinture de Hopper a investi le
cinéma américain, celui de David Lynch dans la représentation d’une
Amérique aussi désolée qu’onirique. Celui de Terrence Malick qui
reproduit à l'identique le stupéfiant "House by the Railroad" dans "Les
Moissons du ciel" (1979).
Inclassable, Hopper, comme touché par une grâce, fait émerger le sacré d’une bâtisse, d’une station service ("Gas", ci-dessus), d’un phare... Ses tableaux sont les projecteurs des fantasmes de son public, captant la sensation pour la transcender. La simplicité de la chose représentée n'en fait pas une oeuvre simple, au contraire. Son travail est sensoriel. Fasciné par la lumière, Hopper a fantasmé pouvoir la peindre. Geste qu’il a presque réussi à réaliser avec l’un de ses derniers tableaux. Une pièce vide éclairée par un simple rayon. La lumière est centrale dans ses peintures, chargées d’une puissance esthétique rare, à couper le souffle. Il est d'ailleurs surprenant d'observer à quel point aucun fac-similé n’est capable de traduire la force qui se dégage des œuvres originales. La visite se clos naturellement sur son œuvre testamentaire, "Two Comedians", un hommage à son épouse surnommée "Jo", qui n’a jamais atteint la reconnaissance artistique. Cette brillante exposition pourrait aussi bien se passer de mots. Elle se raconte très bien toute seule.
Inclassable, Hopper, comme touché par une grâce, fait émerger le sacré d’une bâtisse, d’une station service ("Gas", ci-dessus), d’un phare... Ses tableaux sont les projecteurs des fantasmes de son public, captant la sensation pour la transcender. La simplicité de la chose représentée n'en fait pas une oeuvre simple, au contraire. Son travail est sensoriel. Fasciné par la lumière, Hopper a fantasmé pouvoir la peindre. Geste qu’il a presque réussi à réaliser avec l’un de ses derniers tableaux. Une pièce vide éclairée par un simple rayon. La lumière est centrale dans ses peintures, chargées d’une puissance esthétique rare, à couper le souffle. Il est d'ailleurs surprenant d'observer à quel point aucun fac-similé n’est capable de traduire la force qui se dégage des œuvres originales. La visite se clos naturellement sur son œuvre testamentaire, "Two Comedians", un hommage à son épouse surnommée "Jo", qui n’a jamais atteint la reconnaissance artistique. Cette brillante exposition pourrait aussi bien se passer de mots. Elle se raconte très bien toute seule.
Vu hier et adoré comme je m'en doutais.
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